Article de 2007
Chaque soir tu regardais ce ciel qui était le tien. Tu ne pourras plus jamais le voir avec tes proches. Quand tu les as quittés, cet astre était comme le feu dans la cheminée, brûlant ton corps rongé par la maladie. Détruit. Partis. Si seulement tu étais encore là pour voir tes fruits. Pourquoi être parti ? Pourquoi laisser ta famille seule ? Tu les aimais comme la flamme ardente de l'amour qui brule dans chaque être. Tu étais leur ange. Tu étais leur paix. Tu étais leur confident. Tu étais comme leur père. Ils ne t'oublieront jamais.
En allant chercher tes enfants à l'école, tu t'amusais à les voir courir, sauter, crier, rire. Tu les aidais dans leurs travaux scolaires. Tu les cultivais. Tu as toujours été attentionné à eux. Tu les aimais comme un père. Tu les chérissais, les vénérais comme une idole antique. Malgré l'amour que tu leur portais tous les jours, tu souffrais intérieurement. Tu te détruisais un peu plus chaque jour. Mais le moment fatidique arriva s'en prévenir, tombant sur toi comme la foudre, comme la colère céleste punissant tes péchés.
Pris de folie, tu ne peux plus contrôler tes actes, et tu cours vers le gouffre. Noyé par tes larmes de sang, tu continues à les faire couler. Tu regardes ce liquide pourpre ruisseler sur ton bras, pour tomber goutte à goutte sur le carrelage bleu. Tu n'as pas encore ressenti le besoin de traverser la rive, de traverser le miroir. Tu fais cet acte pour te libérer de ta souffrance accumulée. Tu panses la plaie et nettoies le sol pour effacer toutes preuves de cet instant. Sans le savoir, sans le comprendre, tu t'autodétruis.
Le fleuve de ta vie est tumultueux, tourmenté par des courants violents qui te noies et t'engouffres dans les profondeurs. Une fois les preuves supprimées, tu t'allonges sur ton lit, anéantis, les yeux brouillés de larmes, de sanglot déchiré. Exténué par ce passage de folie, tu t'assoupis en laissant tes pensées voyager entre les songes.
C'est le seul moment de paix dans ta journée. Mais ce bonheur est de courte durée. Ton repos est troublé par des cauchemars apocalyptiques. Tu te réveilles sous la douleur de ces images, et la souffrance qui assaillit ton bras.
Dehors il pleut. Tu ressens le désir de te laver de tes crimes par la pureté de l'eau de pluie versée par la clepsydre des anges. Tu descends laborieusement les escaliers, pris de vertiges.
Arrivé dehors, tu emplis tes poumons d'air nouveau. Tu ne le sais pas encore, mais ce geste ne te sera pas anodin. Tu t'assois au pied d'un arbre et écoutes la douce musicalité du vent dans les feuilles, rythmée par le clapotis de l'eau de pluie. Ici, tu te sens bien. Ici, tu ne pense à rien. Ici, tu te délies de tes liens. Ici.
L'eau pénètre tes vêtements, ta chair, te fais frissonner. Sentir cette pénétration te donnes l'illusion d'un bien être. Car pour toi, l'eau tombée de Ciel le laves de cet acte encore chaud. Le temps passe, et tu restes sous cet arbre. Des pensées nouvelles t'envahissent. Elles sont bonnes et bénéfiques pour ton avenir. Tu prends conscience de ta faute, de ton égocentrisme.
Tu n'es pas seul et tu as des enfants. Comme pour tourner la page, tu entends leur rire. Ils rentrent de l'école et tu n'es pas allé les chercher par ce temps. Cela te fait culpabiliser. Mais maintenant, tu n'en as plus cure, car tu as pris conscience. Tu comprends que tes enfants sont les rivières de la tranquillité de ton fleuve tumultueux. Tu comprends qu'ils sont ta bouée de secours, ce qui, par leur rire et par la flamme de l'amour visible par leurs yeux, te sauverons. Tu comprends qu'ils sont ton oxygène, et que cette bouffée d'air t'as rendu ta lumière. Tu comprends que tu n'es rien sans eux, et réciproquement. Tu ne peux donc partir sans les voir grandir. Tu comprends maintenant, que seule la clepsydre des anges t'arrachera à eux. Tu les aimes, ils sont ta vie.
Malheureusement, tu étais seulement comme leur père. Tu étais leur grand-oncle, mais ils t'aimaient comme leurs parents. Tu as toujours été là pour eux, leur offrant cet amour, pauvre de nos jours. Vingt ans après cet acte, tu pars, dévoré par la maladie. Tu laisses derrière toi tes proches dans la douleur. Tu laisse derrière toi ta seule petite nièce qui suit tes pas, ceux de la déchirure et de la destruction.
c triste mais la vie est ainsi.
je sais ke tu souffre. si tu ve en parler tu c ke tu pe.
courage!
jtm!!!